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L'histoire du mythe

Orphée était le fils d’Oeagre, roi de Thrace, et de la muse Calliope, ou, selon d’autres, le fils d’Apollon et de Clio.

Musicien habile, il avait cultivé surtout la cithare qu’il avait reçu en présent d’Apollon ou de Mercure ; il avait même ajouté deux cordes aux sept qu’avait cet instrument.

Ses accords étaient si mélodieux, qu’il charmait jusqu’aux êtres insensibles.

Les bêtes féroces accouraient à ses pieds déposer leur férocité ; les oiseaux venaient se percher sur les arbres alentours ; les vents même se tournaient vers lui ; les fleuves suspendaient leur cours ; et les arbres formaient des chœurs de danse : allégorie ou exagération poétique qui expriment ou la perfection de ses talents, ou l’art merveilleux qu’il sut employer pour adoucir les mœurs féroces des Thraces et les faire passer de la vie sauvage aux douceurs de la vie civilisée.

Sa réputation de sage et de poète inspiré des dieux était répandue dans tout le monde ancien dès le temps des Argonautes(1), qui se firent un honneur de l’associer à leur expédition.

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Nicolas Poussin, Paysage avec Orphée et Eurydice, 1648.

Son père Oeagre l’avait initié aux mystères de Bacchus, et il s’attacha à étudier l’origine,les attributs de toutes les divinités ; il devint même une sorte de pontife qualifié pour rendre aux dieux les honneurs qu’ils préféraient. Non content de pénétrer les mystères de la religion grecque, il entreprit de longs voyages, et séjourna quelque temps en Égypte pour se faire  instruire dans les croyances et les pratiques religieuses des différents peuples.

C’est lui, dit-on, qui, à son retour d’Égypte, porta en Grèce l’expiation des crimes, le culte de Bacchus(2), d'Hécate(3), et de Cérès(4) ainsi que les mystères nommés Orphiques. Pour lui, il s’abstenait de manger de la chair, et avait en horreur les œufs, persuadé que l’œuf était en principe de tous les êtres, axiomes de cosmogonie qu’il avait puisé chez les égyptiens.

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Luigi Vacca, Orphée demandant à Proserpine la libération d’Eurydice, vers 1820.

Sa descente aux Enfers est célèbre. Sa fiancée Eurydice qu’il aimait passionnément étant morte le jour de leur mariage, il se rendit chez les morts afin de la libérer. Il prit sa lyre, descendit par le Ténare sur les rives du Styx, charma par la douceur de son chant les divinités infernales, les rendit sensibles à ses douleurs, et obtint d’elles le retour de sa fiancée à la vie. Pluton et Proserpine y mirent toutefois une condition, c’est qu’il ne la regardait pas avant d’avoir franchi les limites des enfers.

 

Orphée s’acheminait vers la sortie des demeures infernales par un sentier en pense, Eurydice marchait derrière lui ; déjà ils touchaient presque aux portes du jour, quand, impatient de revoir celle qui le suivait, et oubliant la défense qui lui en était faite, le malheureux amant se retourna.

 

Il vit Eurydice, mais pour la dernière fois : elle échappa à ses étreintes, et retomba dans les abîmes pour toujours.

Les dieux ne lui permirent pas de tenter une nouvelle descente aux enfers, et il se retira en Thrace où il ne cessait de pleurer et de chanter son malheur en s’accompagnant de la lyre.

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En vain les femmes de Thrace cherchèrent à le consoler ;  fidèle à l’amour d’Eurydice, il repoussa toute consolation. Enfin, on raconte que dans les célébrations de leurs orgies, les Thraciennes le mirent en pièce et jetèrent sa tête dans l’Hèbre, fleuve de leur pays. Même alors, dit la fable, quand les eaux du fleuve entrainaient la tête dans leur rapide courant, les lèvres d’Orphée appelaient Eurydice.

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Pour punir le crime des Thraciennes, le ciel frappa leur pays d’une peste qui ne guérirait que si la tête d’Orphée fut retrouvée. Dès que cela se fit, un temple fut érigé à son honneur, comme pour les dieux, mais le temple fût interdis aux femmes.

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On représente souvent Orphée munie de sa lyre et entouré d’animaux féroces qu’ont attiré ses accords mélodieux.

Il fut très souvent représenté dans les arts, quelle que soit l’époque. Ce personnage fût tellement célèbre qu’un courant de peinture à son nom vu le jour en 1912, nom donné par Guillaume Apollinaire, en référence à son poème de 1908, « Orphée ». Selon lui, la peinture sonna en lui comme une douce mélodie, abstraite et pure (attributs de la musique contemporaine de cette époque). La cohésion entre ces deux arts était donc tout naturel.

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Henri-Léopold Lévy, La Mort d'Orphée, 1870.

Pour aller plus loin :

 

              La chaine télévisée Arte a proposé une format de vidéo retraçant quelques mythes grecques dont Orphée fait partie. Ces vidéos par des animations, reprennent très bien le mythe en lui même. Beaucoup d'illustrations et notamment des peintures sont présentes pour que le spectateur puisse tout comprendre : aussi bien visuellement qu'auditivement. Le mythe présenté y est aussi très bien narré.

Une vidéo YouTube reprend le contenu d'Arte en bonne qualité, vous trouverez ci dessous la vidéo en question pour les plus curieux.

(1). (Membres de l’équipage présent sur le bateau « Argos » pour la quête de la toison d’or transportant l’élite de la jeunesse grecque ; entre autre, Hercule, Castor et Pollux, Thésée ont fait partie de cet équipage.)

(2). Dieu de la fête, du vin et du théâtre

(3). Titanide sorcière

(4). Déesse de l’agriculture

Sources

- Anonyme, Le grenier de Clio, dernière mise à jour le 26/11/2016, [en ligne]  https://mythologica.fr/grec/orphee.htm, (consulté le 26 mars 2020).

 

- Ovide, Les Métamorphoses, livre XI [en ligne], https://bastideenlettres.files.wordpress.com/2019/09/la-mort-dorphc389e.pdf, (consulté le 7 avril 2020).

 

- Wikipédia, Orphée, dernière modification le 2 avril 2020 [en ligne], https://fr.wikipedia.org/wiki/Orph%C3%A9e, (consulté le 26 mars 2020).

 

- Boowiki, Orphée, dernière mise à jour en 2019, [en ligne] : http://boowiki.info/art/argonauts/orphee.html, (consulté le 30 mars 2020).

 

- AVIGNON Nathalie, "Orphée face aux Bacchantes Mutilation du chanteur dans trois romans contemporains", in Littératures, p.153-183, 16 novembre 2012, mis en ligne le 26 décembre 2013 [en ligne], https://journals.openedition.org/litteratures/197, (consulté le 7 avril 2020).

 

- Arte, Les grands mythes - 13 - Orphée, l’amour impossible, 18 janvier 2018, [en ligne]  https://www.youtube.com/watch?v=O5iJgzSnLlY, (consulté le 26 mars 2020).

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